Parcours Crises : interventions d'urgence et actions de développement

Texte

Les interventions de la communauté internationale, tant du point de vue des acteurs et de leurs relations (diplomatie, forces armées, organisations non gouvernementales, fondations) que des modes d’intervention (urgence, reconstruction, développement, médiations et actions de paix) qui se professionnalisent font face et s’adaptent à des configurations de crises renouvelées et pour certaines d’entre elles durables.

Sur ces 15 dernières années, les dispositifs de l’aide et de la coopération sont profondément restructurés recentrant les moyens financiers et les personnels vers les pays dit émergents d’Asie et du Moyen-Orient au détriment d’aires géographiques traditionnelles plus vulnérables, notamment africaines et vers l’aide d’urgence. Dans le même temps, de nouvelles puissances régionales sont renforcées et font valoir leurs intérêts alors que peinent à s’imposer de nouvelles instances de régulations internationales. Les territoires et leurs populations sont confrontés à des développements socio-économiques variables qui suscitent aspirations et frustrations. Les situations de conflits armés se multiplient trouvant un terrain favorable dans les pays en situation de crise économique (États fragiles, privatisations et appropriations, licenciements massifs dans les fonctions publiques, ingérences de la communauté internationale), sociale (émeutes de la faim, mouvements des « sans terre », mobilisations...) et idéologique (autoritarisme, populisme, fondamentalisme...). Enfin, les connaissances scientifiques de plus en plus étayées sur les multiples conséquences du changement climatique viennent consolider une prise de conscience montante d’une transition écologique multidimensionnelle (sociale, politique, économique, culturelle..) de grande ampleur qui interroge et met en question nos modèles de développement actuels.

Afin de répondre à la nécessité - perçue de plus en plus nettement par les Organisations internationales et nationales, par les ONG et par les entreprises - de recruter des cadres capables de concevoir et de conduire des actions en prenant en compte la complexité de ces enjeux, des situations de crise et d’en évaluer les effets multidimensionnels, un DESS « Crises : interventions humanitaires et actions de développement » a été créé dès 1999 ; il est depuis devenu un parcours de master 1 & 2, toujours actif et attractif, inscrit dans le contrat quinquennal de l’Université Paris 1 2018-2022. La formation met l’accent sur  l’analyse plurifactorielle des crises : elles familiarisent les étudiant-e-s aux approches systémiques pour saisir finement les dynamiques et les stratégies des acteurs sociaux et des institutions en situation de crises et post crises. Le parcours « Crises » relève de la mention nationale de master « Études du développement » rejoignant la famille des formations internationales niveau master et doctorats des Development studies ; il est membre de l’European Association of Development research and training Institute (EADI) www.eadi.org.. Cette formation académique de Paris 1 est aujourd’hui classée en 1ère référence par le World University Ranking by subject."

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  • Objectifs pédagogiques du parcours

    Les "Études du développement" sont considérées comme un champ spécifique de la connaissance en sciences sociales, par nature interdisciplinaire. Selon la législation en vigueur, le parcours « Crise s» du Master mention « Etudes du développement» en sciences sociales de l’IEDES est indifférencié préparant aussi bien aux métiers à finalité professionnelle de divers secteurs d’activités, qu’à ceux de la recherche publique ou privée en France ou à l’étranger.

    Le parcours vise la formation de cadres, d'experts, de praticiens mais aussi de chercheurs et de consultants, appelés à travailler dans des institutions internationales, nationales, des collectivités territoriales, des organisations non gouvernementales ou des fondations menant des programmes d'action d’urgence, de post-urgence et de développement dans des situations de crise et de fin ou post de crise.

    Ces crises peuvent résulter de conflits internationaux, de révolution (printemps arabes)ou de guerres civiles, mais également de catastrophes naturelles ou de causes économiques et sociales : famines, déplacements massifs de populations, déliquescence de l'État, chocs économiques externes, réchauffement climatique, effets d’un libéralisme exacerbé ... Diagnostiquer les différents aspects de la crise; border les impasses de certains systèmes et modèles de développement; repérer les acteurs sociaux protagonistes et leurs intérêts qui peuvent être complémentaires, mais aussi contradictoires; identifier les ressources existantes pour y répondre (internes ou externes); trouver les moyens de les mobiliser (projet collectif, médiateurs...)autour de modèles de développement plus inclusifs ; reconstruire, « réparer » et réorganiser les ressources (humaines, économiques, politiques, écologiques..) , pour prévenir la résurgence des crises... à toutes ces étapes correspondent des savoirs et des modes d'action qui évoluent sans cesse et qui sont l'objet de cette formation.

    Il est aujourd'hui admis que les pratiques, les cadres d’analyse (durabilité, gouvernance ..), les procédures (définition des interventions et ciblage des financements) des interventions en contexte d’urgence doivent se combiner à d’autres types d’actions plus structurelle et de long terme afin de contribuer et faciliter la reconstruction des sociétés locales frappées par des crises (catastrophes naturelles, crises économiques, sociales et politiques...). Ce parcours met l’accent sur la nécessité d’aborder les contextes d’interventions, qui apparaissent souvent délités et désorganisés, en mettant l'accent sur le renforcement de la capacité des pays et des groupes sociaux à tirer le meilleur parti de leurs savoirs, de leurs ressources et des possibilités qui leur sont offertes, y compris par l’aide internationale et en veillant au sort des populations les plus vulnérables. En effet, la réflexion repose ici sur une conception du développement selon laquelle celui-ci ne saurait se réduire à la simple exportation de modèles économiques et culturels occidentaux non articulés aux réalités locales. Le développement est un processus multidimensionnel et complexe qui concerne la réorganisation et réorientation de l'ensemble du système économique, politique, social et culturel. Il touche fondamentalement à nos croyances et à nos systèmes de représentations sociales bases de nos raisons d’agir.

    C’est la raison pour laquelle le parcours « Crises : interventions d’urgence et actions de développement » inscrit sa problématique dans l'articulation entre actions d'urgence et programmes de réhabilitation-développement. A cette fin, il n’a pas pour objectif de délivrer un manuel humanitaire et met l’accent sur une nécessaire connaissance fine des réalités sociales, politiques et économiques des pays attributaire d’aide internationale. Il vise à contribuer au renforcement des compétences professionnelles et des capacités d’innovation des organismes et institutions chargés de concevoir et de mettre en œuvre ces programmes en privilégiant une capacité à comprendre les différentes facettes des situations de crise d’une part et à saisir les dynamiques et des relations sociales qui organisent les acteurs qui sont l’objet de ces actions pour les accompagner dans ces dynamiques d’autre part.

    Par sa nature même, le domaine du développement appelle une mobilisation de toutes les disciplines de sciences sociales : sociologie, anthropologie, économie, histoire, sciences politiques, géographie, démographie, droit… L’interdisciplinarité n’est pas, ici, une simple question de principe, mais une question d’efficacité. D’une part, le dialogue avec les sciences « dures » est une exigence pour penser un développement durable. D’autre part, le dialogue entre les sciences sociales s’impose pour analyser les environnements et enjeux dans les régions concernées et apparaît constamment comme la clé de la réussite ou de l’échec des opérations de développement et a fortiori d’urgence. La mise en place de formations d’excellence en matière d’étude du développement durable ne peut que reposer sur l’alliance entre une interdisciplinarité voulue et maîtrisée, et une spécialisation nécessaire.

  • Conditions d'accès et modalités d'inscriptions

    Le parcours M1&M2 « Crises : interventions d’urgence et actions de développement » est ouvert en formation initiale et en M2 seulement en formation continue via le service FCPS de Paris 1.

    • Pour candidater en M1, il est demandé un diplôme de niveau L3 ou équivalent. Les principales formations requises et recommandées sont la sociologie, l’anthropologie, l’ethnologie, la géographie, l’économie, l’histoire, la philosophie, les études de sciences politiques, AES, et dans la mesure où les thèmes travaillés se rapprochent du développement et des relations internationales, les sciences juridiques et ingénieures; toute candidature autre doit inclure des enseignements en sciences humaines validés avec des notes. Les activités validant un intérêt particulier pour les questions liées au développement économique, social, politiques, éthiques à travers divers formats (modules, mémoire, stage, expérience associative ou bénévole...) sont prises en compte dans la sélection des candidatures.
    • Pour candidater directement en M2, il est demandé un diplôme de niveau M1 ou équivalent dans les disciplines ci-dessous mentionnées. La lettre de motivation devra outre la présentation des acquis du parcours académique, valoriser tout forme d’expérience et d’engagements liés à la coopération et la solidarité en France ou à l’étranger. Un choix obligatoire est à faire entre dominante projet ou dominante recherche ; il n’est pas possible de candidater aux deux dominantes en même temps. Toute candidature au parcours M2 dominante Recherche est invitée à remettre, aux côtés des documents requis, un document de 2/3 pages, interligne simple, hors bibliographie présentant le projet de recherche.

    Le parcours M1&M2 s’adresse également à des profils ayant déjà une expérience tels que des responsables d’ONG, des cadres d’institutions nationales ou d’un autre pays UE ou hors UE, des salariés d’entreprises publiques ou privées, qui le plus souvent en accord avec leurs employeurs, mais également sur initiative individuelle, cherchent à acquérir ou à réactiver l’acquisition d’outils analytiques et conceptuels qui leur permettront de progresser dans leurs pratiques professionnelles et leur carrière. Les procédures de validation des acquis s’effectueront selon les termes réglementaires piloté au sein du service FCPS de l’université. Ouvert aussi aux procédures de VAE et de VAP, le-la candidat-e dont les acquis professionnels sont liés aux thèmes développés dans le parcours, peuvent se rapprocher du service VAE/VAP de Paris 1.
    Les effectifs visés sont d’environ 17 /20 étudiants par promotion de M1 et de 23/25 en M2.

    Modalités d'inscription

    Dossier de candidature dématérialisé

    • Lettre de motivation montrant en particulier la place du parcours demandé dans le cursus universitaire du candidat et son inscription dans le projet professionnel ou de recherche du candidat.
    • CV détaillé faisant notamment état d'expériences liées au pays en développement, (stages, expériences professionnelles dans le cadre associatif ou autre), de travaux universitaires dans le domaine des pays en développement,
    • Pièce d’identité,
    • Scan du relevé de notes du baccalauréat,
    • Scan du relevé de notes de Licence 1,
    • Scan du relevé de notes de Licence 2,
    • Scan du relevé de notes de Licence 3,
    • Scan du relevé de notes de Master 1 (pour les candidatures au M2). Pour les résultats de l’année en cours, fournir dès que possible, notes et copie du diplôme ou attestation sur l’honneur indiquant que le diplôme est en voie d’acquisition. Le ou la candidate s’engage à les remettre à la scolarité dès obtention,
    • Diplômes étrangers (si applicable) traduits par un traducteur assermenté (une traduction par vos soins peut suffire dans un 1er temps),
    • Lettres de recommandation uniquement pour le M2 (facultatives)
    • Attestations des stages effectués,
    • Certificat de niveau de langue française (pour les candidat-e-s originaires de pays non francophones : niveau B2 minimal mais C1 recommandé) ou expérience d'enseignement en français,
    • Pour les étudiants candidatant en M2SHS Dominante recherche, un document de 2/3 pages, interligne ligne simple, hors bibliographie, détaillant leur projet de recherche.

    Il n'y a pas d'audition, et c'est donc bien sur dossier que le jury d'admission se prononce, et ce courant juin. Réponse est alors adressée aux candidat-e-s.