Parcours Développement soutenable et genre : justice, écologie, santé

Texte

Le monde change à grande vitesse : nous assistons à une accélération de la dégradation de nos écosystèmes et à un essoufflement des politiques publiques centralisées censées y remédier. Ces 50 dernières années, la moitié des espèces animales répertoriées ont disparu de la surface de la terre. Les changements climatiques ne sont plus seulement liés à des phénomènes endogènes ; ils sont aussi et surtout le résultat d’interventions humaines et technologiques et d’actions dites « de développement ».

La crise sanitaire SARS-cov 2 a durement frappé toutes les populations et toutes les économies, renforçant cependant une ligne de fracture entre pays riches et pauvres pour les prises en charge médicales et économiques à venir. Cette crise sanitaire mondiale a aussi montré les interdépendances entre les questions de santé, d’environnement, d’emploi. Dans ce contexte, l’aggravation des inégalités montre que les questions enchâssées de développement économique, social et environnemental sont des problématiques communes au nord et au sud. Face à ces mutations profondes, les questions de justice environnementale et de justice sociale occupent une importance croissante. Elles visent à interroger les rôles traditionnels des États et à envisager une transition écologique qui sorte du paradigme encore dominant aujourd’hui de la croissance économique.

Ce Master « Développement soutenable et genre : justice, écologie, santé » est né en 2021 en pleine crise sanitaire, sur les braises des anciens discours, anciens modèles et anciens paradigmes. Il a d’emblée visé à éclairer ces changements sociaux et sociétaux accélérés et à proposer une grille d’analyse transdisciplinaire : sociologie, anthropologie, géographie et droit y sont enseignés car ils permettent d’envisager le monde de demain à l’aune d’une perspective à la fois fortement réflexive (sur nos pratiques humaines) et critique.

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  • Le genre y occupe une place importante mais non centrale ...

    ... parce qu’il est un outil pluridisciplinaire critique et réflexif — subversif diraient certain·es — de compréhension du monde social. Seuls 4 enseignements sur 9 lui sont explicitement consacrés, même s’il permet d’acquérir une réelle compétence sur ces questions, au même titre que sur les questions de santé et de soutenabilité sous toutes ses formes.

    Dans cette formation, le genre se définit comme un processus social de différenciation et de hiérarchisation, donc d’inégalités au sens large (de genre, de classe, de race, de caste, de génération, de religion, etc.). Il sera appréhendé comme un outil d’analyse conceptuelle des phénomènes sociaux.

    Enfin, le genre renvoie aux dynamiques et relations entre masculin, féminin et « non-binaire », dans un continuum régulièrement remis en question aujourd’hui : la question des masculinités, la place des hommes, en tant que groupe distinct socialement construit, y sera abordée au même titre que celles des femmes, de leur place en tant que cible privilégiée de certaines politiques sociales (comme les programmes de transferts monétaires conditionnels dit CCTP ou encore les programmes dits de « santé reproductive »).

  • La soutenabilité — ou durabilité — du développement est à comprendre comme ...

    ... un moyen de prendre en compte l’écologie et le bien-être des générations présentes et à venir dans les actions engagées pour lutter contre les inégalités et la pauvreté, actions guidées par un idéal de justice tridimensionnelle :  sociale, économique et environnementale. Enfin, un des fondements de ce parcours est de montrer que la question du développement soutenable et des mutations sociales, dans un contexte d’urgence climatique et environnementale, concerne aussi bien le Nord que le Sud, l’échelle globale comme l’échelle locale, notamment autour de thématiques comme la santé, les politiques éducatives, les migrations et le droit.

    La formation se divise en 3 volets et 2 sous-parcours : un parcours commun qui dresse un état des lieux académique des connaissances avec des cours-séminaires assurés à la fois par des universitaires et par des professionnel·les du champ d’application concerné ; et, au choix, un volet gestion de projet OU un volet recherche. Les enseignements abordent la question des mutations sous l’angle du droit, du genre, des migrations, de l’inclusivité des villes, de la santé et des relations inter-espèces (pour plus de détails, voir la maquette).
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    Les thématiques du Master correspondent à plusieurs des objectifs de développement durable (ODD) de l’Organisation des Nations-Unies adoptés en 2015 jusqu’en 2030, mais les abordent de manière distanciée et critique. Les diplômés de ce parcours se destinent aussi bien à travailler en France qu’à l’étranger. Les compétences acquises dans le cadre de ce diplôme seront autant mobilisables dans le cadre de postes dédiés à ces questions que dans le cadre de postes qui font appel à ces enjeux de
    manière transversale : dans le milieu associatif, les ONG, dans l’aide au développement privée ou publique, les collectivités territoriales, les ministères, l’action sociale au sens large.