Parcours Développement local et transformations socio-écologiques
Le Développement local: Loin d’être seulement une échelle d’intervention, le local est un point ancré quelque part depuis lequel s’observent et s’analysent les changements du monde et à partir duquel les acteurs renforcent leurs capacités à changer leur destin et celui de leur société.
Le développement local vise à établir un compromis entre acteurs, territoires et ressources. Il désigne un processus au cours duquel les ressources locales (qu’elle soient économiques, humaines, sociales, cultuelles ou environnementales) sont valorisées et les acteurs conduits à se penser comme les moteurs du développement de leur territoire et non plus comme de simples bénéficiaires.
Il implique une dynamique résolument participative, durable et attentive aux conflictualités inhérentes à tout processus de changement.
Bien que pratiquée depuis toujours, l’approche développement local se formalise, se décline et s’actualise : développement territorial, durable, intégré, participatif, endogène, bottom-up…
Depuis une dizaines d’années, la montée de l’économie sociale et solidaire, de l’économie collaborative et circulaire, la valorisation des circuits courts notamment dans le contexte de crises mondiales, l’universalisation des préoccupations environnementales, la recherche d’un autre développement ainsi que les expérimentations parfois radicales d’éco-villages ou de communautés alternatives ont renouvelé l’intérêt pour les dynamiques locales de développement portées par des acteurs à la fois acteurs et sujets de ce développement.
Le développement local est à la fois une approche, un secteur professionnel, un paradigme et une pratique très diversifiée. Il est revendiqué aussi bien par les associations, les mouvements de la société civile, les collectivités territoriales que par les Etats et les acteurs de la coopération multilatérale ou même les acteurs privés (RSE par exemple) dans leurs interventions de partenariat.
-
Objectifs
Le local par l'international
La particularité de ce parcours par rapport à d’autres formations en développement local et/ou territorial est de penser le développement local dans une perspective internationale et de travailler dans des contextes essentiellement extra-européens, même si les passerelles sont nombreuses.
La formation ne portera pas sur les spécificités, cadres réglementaires et législatifs dans lequel évolue le développement territorial en France, mais transmettra aux étudiant.e.s la maîtrise de la démarche et des outils requis dans les initiatives de développement local ainsi qu’une connaissance approfondie du secteur de la solidarité internationale mobilisant ces approches ( action internationale des collectivités territoriales, associations issues de la migration, RSE, ONG, coopération bilatérale etc.)
Une autre particularité de la formation est de ne pas se focaliser sur un seul secteur mais de former les étudiant.e.s dans différents domaines d’intervention : urbanisation durable des villes du Sud, tensions foncières, microcrédit, soutenabilité environnementale, ESS au Sud ; RSE etc.
Le contexte développement aujourd'hui
Dans le contexte des pays dits du Sud, ce développement local se fait dans un contexte marqué par :
- de fortes pressions foncières aussi bien urbaines que rurales ;
- la montée des problèmes socio-environnementaux ;
- une urbanisation soutenue et la montée des villes moyennes ;
- une marchandisation des services collectifs ;
- la montée des opérateurs privés multinationaux (minier et agroalimentaire notamment).
- une demande d’égalité et des revendications démocratiques renouvelées ;
- l’intensification des formes de contestation et approfondissement des outils de mobilisation ;
- le fort poids de la jeunesse ;
- des expériences de développement alternatif;
- une réflexion post-coloniale.
Les objectifs de la formation
- Former des futur.e.s professionnel.lles du changement écologique et social compétent.e.s et innovant.e.s dans les domaines spécifiques du développement local : animateur-animatrice de territoire, chargé.e de développement local, chargé.e.s de projets, chargé.e.s de mission dans différentes domaines : ESS, transition écologique, démarche participative, gouvernance locale.
- Former de jeunes chercheuses et de jeunes chercheurs sur les questions de transitions écologiques, sociales et politiques;
- Connaitre l’histoire politique, cultuelle et économique du développement et de l’aide internationale afin de pouvoir agir de manière critique dans un environnement post-colonial ;
- Acquérir les outils de gestion de projets (cycle du projet, suivi financier, évaluation) ou de méthodologie de la recherche.
-
Programme
Déroulé général
D’une durée de 2 ans, le parcours Développement local et transformations socio-écologiques s’articule autour de 4 semestres.
En Master 2, les étudiant.e.s ont le choix entre une dominante Projet ou Recherche.
Le Parcours Développement local est indifférencié, ce qui signifie qu’il s’adresse aussi bien aux futurs opérateurs de la solidarité internationale (coopération décentralisée, ONG, coopérations publiques nationales et internationales, fondations, consultant) qu’aux étudiant.e.s intéressé.e.s par la recherche soit à des fins d’enseignement supérieur et de recherche soit comme chercheur ou chercheuse dans des organisations opérationnelles du secteur.
Le parcours de M1 est commun aux deux dominantes. La distinction entre les deux dominantes se fait sur l'UE3 seulement. Les spécificités de chaque dominante sont expliquées dans les maquettes.
Les étudiant.e.s en dominante Projet => réalisent une expérience professionnelle obligatoire entre 3 et 6 mois au cours de leur 2ème semestre de M2 et rédigent un rapport de stage.
Les étudiant.e.s en dominant Recherche mènent un projet de recherche donnant lieu à un mémoire de recherche soutenu devant un jury. Cette expérience de recherche peut aussi se faire dans le cadre d’un stage dans un organisme de recherche.Le Master 1
Le semestre 1 (M1S1) – 30 crédits, de septembre à janvier, est une particularité forte de l’IEDES. Il est commun à tous les parcours proposés (aussi bien les parcours Eco que SHS) et vise à fournir aux étudiant.e.s venant d’horizons divers des bases et une culture en matière de développement, d’histoire politique des Suds et du postcolonialisme.
Il se compose de 253 h de cours magistraux, de 46 heures de TD dont 18h de langues.Le Semestre 2 (M1 S2) – 30 crédits, de février à juin, introduit le parcours spécifique développement local. Il se compose de 264 heures de cours. Autour d’un séminaire central portant sur le développement local, il introduit les étudiant.e.s aux acteurs de l'aide, aux thématiques sources de conflictualités locales (problèmes fonciers, urbanisation et inégalités dans les villes, pauvreté) ainsi qu’aux différents protagonistes agissants dans les espaces locaux (pouvoirs publics, collectivités locales, acteurs privés, sociétés civiles, médias).
Le Master 2
Le Semestre 3 (M2S1) – 30 crédits, de septembre à février, aide les étudiant.e.s à acquérir des outils professionnels et à se former aux domaines d’interventions du développement local (ESS, Participation, Services urbains, aménagement, Environnement, Développement communautaire) Il implique 276h de cours. Les deux premières UE sont communes, l’UE 3 dépend de la dominante choisie.
L’UE 3 de la Dominante Projet transmet aux étudiant.e.s les outils et les compétences pratiques en matière d’opérationnalité des initiative du développement local. Un Module tuteuré est proposé aux étudiant.e.s qui réalisent de Septembre à Février une mission réelle, comme experts Junior auprès de partenaires.( Associations, ONG, collectivités territoriales etc.)
L’UE 3 de la Dominante Recherche offre aux étudiant.e.s les moyens de se former à la méthodologie de la recherche.Le semestre 4 (M2S2) – 30 crédits, à partir de février, est consacré pour les étudiant.e.s de la dominante Projet à un stage professionnel de trois mois minimum qui donne lieu à la rédaction d’un rapport de stage à rendre pour le mois de septembre. Les étudiant.e.s sont accompagné.e.s pour leur recherche de stage.
Pour les étudiant.e.s de la dominante Recherche, le semestre 4 est consacré à une expérience de recherche donnant lieu à un mémoire et à une soutenance. Le projet de la recherche aura été construit sous la supervision d’un.e enseignant.e/chercheur.e de l’UMR Développement et Sociétés au cours du Semestre 3. Il portera sur une thématique choisie par l’étudiant.e. Cette expérience de recherche de S4 peut se faire aussi dans le cadre d’un stage au sein d’une structure de recherche.
-
Equipe pédagogique
Enseignements à double voix
Les séminaires sont assurés doublement par des enseignants/chercheurs menant des recherches sur les sujets d’intervention du sujet et par des professionnels du secteur. Ils interviennent souvent à double voix dans un même séminaire afin de transmettre aux étudiant.e.s des jalons théoriques ancrés dans une réalité professionnelle.
Quelques exemples des structures dans lesquelles travaillent les intervenants professionnels et les enseignants/chercheurs extérieurs membres de l’équipe pédagogique : Alliance pour une mine responsable (ARM), ONG Villes en développement, Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement (Iram), AFD, Association pour contribuer à l’Amélioration de la Gouvernance de la Terre, de l’Eau et des Ressources naturelles (AGTER), Consultant en Développement urbain, IRD (Institut de recherche pour le développement), Berne University of applied sciences, EFFICCOOP (agence d’évaluation de projets), Association Gret (Groupe de recherches et d’échanges technologiques), Association KINOME etc..
-
Insertion professionnelle
Outils de la formation
- Une équipe pédagogique mixte entre enseignants-chercheurs et professionnels/intervenants du milieu ;
- Un module tutoré qui prépare au monde professionnel. Les étudiant.e.s de M2 se voient confier une mission réelle de jeunes experts par des partenaires associatifs et institutionnels de la formation: Conseil départemental, Plateforme du commerce équitable, Secours Catholique, ADIE, CCAS, MJC, MFR, Ressourceries, Resolis etc.
- Une formation par l’expérience : stage non obligatoire en M1, obligatoire en M2, possibilité de césure entre le M1 et le M2, projets étudiants de solidarité, associations étudiantes, Organisation du Festival les TroPikantes par les étudiant.e.s…
- Une formation à la recherche par la recherche, en lien avec le laboratoire de recherche de l’IEDES : l’Unité Mixte de Recherche Développement et sociétés (UMR DevSoc : IRD-Paris 1) et une insertion possible en doctorat après le master.
- Un engagement associatif au sein notamment de l’AED (Association Etudes et Développement), association des étudiant.e.s de l’IEDES, membre du Réseau Etudiants et Développement et autour de nombreux projets (Guinée, Inde, Sénégal…).
Ce parcours vise la formation d'experts et de cadres appelés à travailler en France ou à l’étranger, dans des institutions internationales, nationales, des collectivités territoriales, des fondations, des associations, des organisations non gouvernementales ou des bureaux d’étude. Elle forme à des emplois de professionnels de terrain, chargé(e)s d’études ou de projets, cadres généralistes, consultants offrant des compétences spécifiques dans des domaines divers mais tous liés au développement local : décentralisation et coopération décentralisée, urbanisation, diagnostic territorial, approches socio-anthropologique et socio-urbaniste, développement participatif, mobilisation des acteurs d’un territoire, gestion de projet etc.
Quelques postes occupés par des anciennes et anciens de la formation montrant la diversité des secteurs d’insertion :
- Chargée de mission déchets- Ministère de la transition écologique et solidaire- Mayotte
- Climate change and land use project Manager, Evaluateur pour un bureau d’étude d’évaluation environnementale- Colombie
- Chargée d’études Urbanisme- Rennes et ville Métropole
- Chargée de mission éco-animation, Association Pik Pik Environnement
- Doctorants de sciences sociales à l’Université Paris 1, mais aussi à l’université de Genève et Assistant de Recherche à UCL-London
- Entrepreneure en ESS et Lauréate d’ Institut de l’engagement
- Coordinatrice d’un projet de coopération décentralisée entre la métropole Bordeaux et le Mexique
- Responsable pays, AFD
- Chargée de projet pour une collectivité pour la création d'une épicerie solidaire
- Chef de projet de développement urbain, Afrique de l’Ouest, AFD
- Assistante Pôle Afrique et Pôle Climat, Cités unies France
- Et aussi artiste, photographe et tour du monde….
Jardin d’agronomie tropicale de Paris
Sylvie Capitant, Maîtresse de conférences en sociologie
Pour toute question administrative : scoliedes@univ-paris1.fr
Institut d'études du développement de la Sorbonne (IEDES)
Parcours Développement local et transformations socio-écologiques