Parcours Crises, développement soutenable et genre

Texte

Le monde connaît des bouleversements sans précédent. Le dernier Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation » alerte sur le fait qu’un ensemble de dérèglements et de crises s’accumulent et interagissent pour perturber la vie de manière inédite. Les crises se sont multipliées, superposées et pour certaines sont devenues chroniques. Certaines ont changé de nature, d’autres d’ampleur, dans des proportions inconnues jusqu’alors. Les changements climatiques ne sont plus seulement liés à des phénomènes endogènes ; ils sont aussi et surtout le résultat d’interventions humaines et technologiques et d’actions dites « de développement ».

Face à l’accélération de la dégradation de nos écosystèmes, les politiques publiques centralisées censées y remédier s’essoufflent alors que les territoires et leurs populations sont confrontés à des développements socio-économiques variables qui suscitent aspirations et frustrations. L’aggravation des inégalités de toutes natures montre que les questions enchâssées de développement économique, social et environnemental sont des problématiques communes au nord et au sud. Face à ces mutations profondes, les questions de justice environnementale et de justice sociale occupent une importance croissante pour envisager des modèles plus soutenables. Elles visent à interroger les rôles traditionnels des États et à envisager une transition écologique qui sorte du paradigme de la croissance économique encore dominant aujourd’hui.

Les interventions de la communauté internationale, tant du point de vue des acteurs et de leurs relations (diplomatie, forces armées, organisations non gouvernementales, fondations) que des modes d’intervention (urgence, reconstruction, développement, médiations et actions de paix) qui se sont fortement professionnalisés font face et s’adaptent à des configurations de crises renouvelées et pour certaines d’entre elles récurrentes voir de plus en plus durables.

Ce Master « Crises, Développement soutenable et genre » est né en 2021 à la suite de la crise sanitaire, sur les braises des anciens discours, anciens modèles et anciens paradigmes. Il vise à éclairer ces changements sociaux et sociétaux accélérés et à proposer une grille d’analyse transdisciplinaire : sociologie, anthropologie, géographie et droit y sont enseignés car ils permettent d’envisager le monde de demain à l’aune d’une perspective à la fois fortement réflexive (sur nos pratiques humaines, collectives et individuelles) et critique. L’analyse plurifactorielle et genrée des crises et des situations de changement est aussi un point fort de cette formation qui vise à familiariser les étudiant-e-s aux approches systémiques pour saisir finement les dynamiques et les stratégies des acteurs sociaux et des institutions en situation de crises et post crises. Le genre est conçu dans cette maquette comme une manière d’aborder les enjeux qui renouvelle les analyses et les enrichit, tout en étant en phase avec son intégration devenue plus transversale dans l’ensemble des domaines d’analyse.

Cette formation relève de la mention nationale de master « Études du développement » rejoignant la famille des formations internationales niveau master et doctorats des Development studies ; il est membre de l’European Association of Development research and training Institute (EADI) www.eadi.org. Cette formation académique de Paris 1 est aujourd’hui classée en 1ère référence par le World University Ranking by subject.